Je n'aime pas le foot

Je n'aime pas le foot. Je ne vois pas l'intérêt de regarder deux équipes de bonhommes, dont la plupart a un QI de bulot (j'ai la métaphore marine ce matin) s'affronter dans le seul but de mettre une balle dans une cage. Je ne trouve pas dans ce spectacle le moindre intérêt visuel. 

Je n'éprouve pas l'impérieuse nécessité du supporter à exprimer mes émotions de manière tonitruante. L'encéphalogramme de ces dernières reste plat. Je n'ai ni envie de gesticuler dans tous les sens, ni celle de crier, chanter ou pleurer. 

Enfin si, pleurer, peut-être, si je songe aux salaires indécents des joueurs. Tant d'argent pour ça... Et frissonner d'effroi, quand je songe à l'état dans lequel peuvent se mettre les supporters. Et désespérer, quand je vois la place que prend le football dans le monde des médias.

J'apprends que depuis la victoire de la France au mondial de 98, les intellectuels s'autorisent à apprécier le football. Ils ont trouvé les justifications nécessaires et peuvent donc assumer. Et comme les intellectuels apprécient, le football est devenu incontournable pour les politiques. Ils sont obligés de s'y mettre, faute de quoi ils pourraient déplaire à leur électorat. Et ça, ce n'est pas quelque chose que souhaitent les politiques. Voilà donc que nous assistons au spectacle écoeurant du monde politique se montrant aux matchs, commentant et twittant à tour de bras. 

Maintenant que la caution des intellectuels lui est acquise, le monde du foot n'a plus aucune raison de se gêner pour stigmatiser ceux qui n'aiment pas le foot. Un petit esprit revanchard règne, en mode "Vous nous avez traité de beaufs mais maintenant que les intellectuels ont décrété que le foot c'était bien, vous la ramenez moins" .

Je n'aime pas le foot et ça ne va pas s'arranger.